Suivez Joseph Briand et Jean-René Guicheteau
dans leur traversée du Canada à vélo
de Vancouver à Halifax du 17 mai au 24 juin 2013.

samedi 8 juin 2013

7 juin : Nipigon-Marathon (190 km) ou De Nipigon à Marathon, drôle de valse

Ce n'est pas dans nos habitudes mais, ce matin, nous devons faire demi-tour pour le "breakfast" dans un relais routier. Nous n'avons pas de rétro, on n'aime pas ça. On regarde plutôt droit devant... Mais bon, la nourriture du corps nous semble incontournable car la partie de manivelles qui se profile promet d'être belle.

Hameau comme tous les hameaux, banal,
sans âme, orienté sur les services liés à la route

Nous sommes enthousiasmés par la beauté des paysages qui nous surprennent sur notre droite : péninsule et îles se dévoilent au fur et à mesure de notre avancée. Nous entrons comme par effraction dans un lieu de silence et d'immobilité, un espace inviolé où les bêtes sauvages se tapissent dans les épaisses forêts. La circulation se fait rare (une petite goulée de gasoil de temps en temps quand même), le sifflement des oiseaux et le doux bruit de quelques cascades rafraîchissantes nous étourdissent de temps en temps.

"Mare à thons"

La splendeur de ces grands paysages nous incite à nous arrêter très souvent, soit pour saisir une photo ou une séquence vidéo, soit pour nous laisser toucher par l'émotion qu'ils dégagent. Le lac a des relents d'océan et le soleil dans l'azur nous délivre une atmosphère méditerranéenne. C'est dans ce climat estival que le vent en profite pour se réconcilier avec nous. Aussi faible soit-il, il nous pousse la majorité du temps vers Marathon, notre future destination. En attendant, le Canada défile sous nos roues. Le ruban d'asphalte est comme un bolduc que l'on délace avant de découvrir le cadeau. Et quel cadeau... que celui que nous confectionnons jour après jour !

Grosses grosses pensées vers toi,
mon cher Roger (qui se reconnaîtra),
marathonien émérite depuis plus de trente ans

On a du mal à imaginer que l'homme investisse aussi peu dans ces contrées magnifiques, désertes et désertées. Peu de motels le long de notre route, encore moins de relais routiers. L'explication serait peut-être à rechercher du côté des maudits insectes piqueurs et hématophages qui ne manquent pas de nous agresser dès que l'on veut s'arrêter pour un cliché ou une pause pipi.

Deux Canadiens nous dirigent spontanément
vers un hôtel à une heure "tardive".

Nous profitons donc d'une journée estivale, ce qui n'enlève rien aux difficultés rencontrées. Des côtes redoutables oscillant le plus souvent entre 6 et 9 %, qui s'échelonnent en général sur 2 ou 3 km. Éreintant ! À ce jeu des montagnes russes, le sexagénaire souffre, martelant les pédales en silence ; quelques centaines de mètres devant, le quinquagénaire s'éclate, dansant avec ses pédales une valse interminable. "Alors que ma respiration s'accélère, mon cœur bat de plus en plus fort, le sang circulant dans mes veines cogne mes tempes. Je suis tellement heureux de livrer un corps à corps avec la montagne qui me captive de plus en plus et qui m'exalte de toute sa puissance. Ouf, ma douleur appartient déjà au souvenir..."

Voici le résultat

Cette somptueuse montagne couverte de bouleaux d'un vert tendre (qui se réveillent lentement du long hiver) ne cessera de se cambrer jusqu'à Marathon où nous arrivons à 20 h 00. Pour cette arrivée "tardive", on refuse de nous servir le dîner. Mais nos estomacs crient famine et il n'en faudrait pas trop pour nous énerver. Nous ressortons du resto de l'hôtel, où nous avions fait le forcing pour entrer, avec les aliments du petit-déjeuner que nous avons dévorés gratuitement dans notre chambre. Après le petit-déj' fort copieux de ce matin, on a l'impression d'avoir tout fait à l'envers...

Deux ingrédients indispensables pour traverser
le Canada : l'un pour "battre le pavé",
l'autre pour abattre les mouches

Je conclus en pensant que la montagne est faite pour être escaladée. Et comme disait Christophe Colomb : "On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait où l'on va."

PS : Ça y est, Joseph ayant retrouvé l'inspiration et le temps de le réécrire, le compte-rendu de la journée du 3 juin (Kenora-Dryden) est à jour !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Venant d'arriver au Québec, nous découvrons le périple de Joseph et de son ami.Bravo les gars! Nous sommes admiratifs.Le Joseph a toujours la forme et cela fait plaisir.Nous suivons leur blog tous les matins .Bon courage pour la fin du voyage et nous espérons qu'ils arriveront moins crevés que leurs pneus sur la route.

Amitiés. Bernard et Dany Keryhuel.

Isabelle a dit…

J'arrive de la foire de la St Barnabé... Alors, vous avez le bonjour et les encouragements de Josée de la Maison de la Presse, de Régine Albert, de Bertrand Illegems, de Christian Berjon, pour le stand de dédicace des Chantuseries... de Momo, d'Icham, de Yamine... De Viviane à la crèmerie, de Myriam Grandjean... etc, etc...

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