6 juin : Thunder Bay-Nipigon (117 km)

Après quelques infos sommaires recueillies hier soir, nous partons ce matin à la recherche d'un marchand de cycles spécialisé, entendez par là dans la gamme vélo de route qui nous correspond et non les VTT et VTC... Au bout d'un quart d'heure, nous trouvons rue Algoma le fameux "bike shop" en question. Nous sommes sauvés !

Des destinations à faire rêver...

Il nous faut attendre l'ouverture à 10 h 00 et, comme nous avons été bavards ce matin avec nos épouses (merci Internet), nous arrivons seulement  cinq minutes avant. L'homme qui nous reçoit est d'une efficacité redoutable et le magasin largement à la hauteur de nos espérances. Nous repartirons avec trois pneus et six chambres à air que nous payons fort chers mais qui nous semblent d'une excellente robustesse. C'est à ce prix que nous obtenons notre sésame pour une poursuite de notre épopée sans souci et sans angoisse. C'est fou comme un petit rien peu changer la vie...

Vue sur le lac Supérieur

Notre journée programmée sera donc courte (les mails de Cécile font qu'on se méfie un peu). Étant donné les ennuis de Jo hier, cela tombe très bien et sert en quelque sorte de transition. Comme la chance a tourné, nous empruntons la route secondaire qui longe le lac Supérieur. Elle est d'une platitude incroyable. Et conformément à la loi des séries, le vent s'y met aussi, nous poussant gentiment vers Nipigon. À un moment donné, on s'est même posé la question si nous ne faisions pas demi-tour vers Vancouver, le soleil brûlant se trouvant à notre gauche. C'est donc sans grands efforts que nous nous arrêtons vers 16 h 00, ventres affamés et assoiffés.

Réserve pour le salage des routes en hiver

Le parcours roulant est assez banal, avec cependant quelques beaux panoramas sur le lac et de jolies maisons (en bois évidemment). Nous avons retrouvé notre cycliste suisse que nous avions rencontré hier et croisé un autre de ses compatriotes faisant Montréal-Vancouver.

Un Suisse affamé

 

Un Suisse déterminé

Demain, on s'attend à beaucoup plus de difficultés. On va se coucher de bonne heure et avec bonheur car nous en avons un bon coup dans le cigare... D'où la pensée du jour : "La vie heureuse, c'est une âme libre, élevée, intrépide et inébranlable." (Sénèque)

Un "bof" affamé de pizza et de foot
(Oh, pardon Jean-René !)

La gazette de Jean-René

À force de résister au vent, d'essayer de perdre le moins de temps possible, à force d'emmener des braquets sans doute trop grands (on a roulé sur le grand plateau de Calgary à Dryden, 1 750 km), la nature reprend ses droits... Les deux hommes sont fatigués, j'entends par là, les pattes ! Car au niveau de la tête, le mental est bon, on est dans les rails en attendant le second souffle. On se fixe des objectifs au jour le jour. Le prochain, Sault-Sainte-Marie, peut-être dans trois jours. Le relief jusque là-bas ne nous fera pas de cadeau. Ensuite Montréal, déjà, ne sera pas très loin. La vie alors changera jusqu'à l'océan de chez nous. Le moment d'arriver approchera... l'écurie comme on dit... Grosse motivation qui ponctue chaque kilomètre, chaque seconde de nos journées.

À la réponse aux trois questions il fallait répondre : Joseph ! À Slide, la réponse à sa question est : oui. À Colette de Viroflay, merci beaucoup pour les textes.