Sans doute notre meilleure nuit depuis Vancouver, il faut dire que l'environnement apaisé des lieux (hormis les crapules de moustiques) s'y prête. À English River, on ne compte qu'un motel et un resto fermé, un lac et des forêts... Le drapeau qui claque au vent nous indique que l'on ne va pas se distraire beaucoup encore aujourd'hui. La température basse et le vent qui nous enserre dans sa toile invisible nous oblige à nous couvrir une fois encore comme en plein hiver. Nous pédalons révoltés face aux rébellions de notre ennemi juré. Comme tous les jours aussi, la goutte au nez nous agace. Le revers régulier du gant finit par nous écorcher la peau (c'est pas très élégant tout ça, mais c'est la réalité). Et puis ça y est, c'est bon, on a compris, n'allez pas, vous non plus, tout gober dans les livres ou ce que dit la météo, les vents dominants soufflant d'ouest en est, y a longtemps qu'on n'y croit plus... Pure blague.
En attendant, les organismes fatiguent plus que de coutume et Jo a connu une inquiétude pendant 2 heures. "La hanche puis la jambe gauche devenues anormalement douloureuses m'ont obligé à lever le pied une grande partie de la journée. À ce stade, pédaler devient un dépassement de soi, voire une sorte de recherche de soi qui me fait "triper". Dans cette quête qui s'impose à moi spontanément, je vous fais part de mon credo : je pédale donc je suis." Et c'est dans la difficulté que la réussite à la force du poignet devient possible. Mais ce soir, tout semble s'arranger au vu de notre descente vers Thunder Bay où le compteur stagnait au-dessus des 30 km/h sur 15 km. L'air du lac Supérieur que l'on aperçoit nous a requinqués.
Le parcours est un peu semblable à celui de la veille, avec quelques relais de repos et quelques rares habitations. Le profil est particulièrement usant à cause du vent et quelques bosses sévères. Nous avons eu la surprise de croiser un orignal. Au relais ce midi, nous avons rencontré un Suisse parti de Vancouver le 6 mai, et continuant sa route vers Terre-Neuve.
Mentionnons aussi le changement d'heure. Nous sommes à l'heure de Montréal et 6 heures en retard par rapport à la France. Nous nous rapprochons ! (On va voir si l'on peut louer un pédalo pour traverser l'Atlantique, on arrivera peut-être avant l'avion.) Heureusement, nous avons dégoté un hôtel confortable et avons testé la poutine ! Idéale pour des cyclistes de grands chemins...
Demain, nous aurons une étape raccourcie qui longe le lac (apparemment, il y a peu d'endroit pour faire escale, donc on joue la prudence) et il nous faut impérativement trouver des pneus (on devine la corde sur le pneu arrière) et des chambres à air avant de repartir. Notre arrivée jusqu'ici tient du miracle, grâce à la solidarité de nos cyclistes canadiens "of course" !
Orignal
En attendant, les organismes fatiguent plus que de coutume et Jo a connu une inquiétude pendant 2 heures. "La hanche puis la jambe gauche devenues anormalement douloureuses m'ont obligé à lever le pied une grande partie de la journée. À ce stade, pédaler devient un dépassement de soi, voire une sorte de recherche de soi qui me fait "triper". Dans cette quête qui s'impose à moi spontanément, je vous fais part de mon credo : je pédale donc je suis." Et c'est dans la difficulté que la réussite à la force du poignet devient possible. Mais ce soir, tout semble s'arranger au vu de notre descente vers Thunder Bay où le compteur stagnait au-dessus des 30 km/h sur 15 km. L'air du lac Supérieur que l'on aperçoit nous a requinqués.
Le parcours est un peu semblable à celui de la veille, avec quelques relais de repos et quelques rares habitations. Le profil est particulièrement usant à cause du vent et quelques bosses sévères. Nous avons eu la surprise de croiser un orignal. Au relais ce midi, nous avons rencontré un Suisse parti de Vancouver le 6 mai, et continuant sa route vers Terre-Neuve.
Changement d'heure
Mentionnons aussi le changement d'heure. Nous sommes à l'heure de Montréal et 6 heures en retard par rapport à la France. Nous nous rapprochons ! (On va voir si l'on peut louer un pédalo pour traverser l'Atlantique, on arrivera peut-être avant l'avion.) Heureusement, nous avons dégoté un hôtel confortable et avons testé la poutine ! Idéale pour des cyclistes de grands chemins...
Demain, nous aurons une étape raccourcie qui longe le lac (apparemment, il y a peu d'endroit pour faire escale, donc on joue la prudence) et il nous faut impérativement trouver des pneus (on devine la corde sur le pneu arrière) et des chambres à air avant de repartir. Notre arrivée jusqu'ici tient du miracle, grâce à la solidarité de nos cyclistes canadiens "of course" !
"Varicelle canadienne"
5 commentaires:
2 choses ce matin :
- le sens du vent, il s'est inversé cette année pour que vous soyez solidaires de Cécile, qui, elle, a fait la traversée dans l'autre sens... y a pas de raison, hein Cécile?
- les moustiques, ils piquent à travers le casque???? et Jean René est-il à la même enseigne? Sans doute pas, il a des cheveux, lui!
D'ailleurs un passage chez ta coiffeuse préférée deviendrait urgent!
Petit coucou depuis ma terrasse inondée de soleil . Ca ne va pas durer, les nuages noirs se forment au dessus de ma tête et le tonnerre gronde .
Il manque quelques équipements dans votre liste de courses et j'ai souhaité vous en alerter . Je pensais à un casque à moustiquaire ou avec une tapette tue-mouches intégrée .
Il y a des brevets à déposer dès votre retour !
J'espère au moins que vous avez trouvé pneus et chambres à air .
J'ai beaucoup pensé à vous avant-hier, lors d'une escapade en groupe en Normandie (20° et vent du nord) , chacun y allait de son couplet sur le vent insupportable . Pour ma part et grâce à la lecture de vos récits, j'ai très bien surmonté "l'épreuve" . Je me sens vraiment toute petite et bien peu courageuse face à votre force et votre volonté .
Merci encore mille fois merci de nous faire partager cette belle aventure .
Grosses bises .
Colette de Viroflay
Tout à fait Isabelle !!! Le vent n'en fait qu'à sa tête, n'est-ce pas ? Il a été mon compagnon de route alors que je croyais être partie seule. Il m'en a bien fait baver çui-là! En plus, j'avais mes sacoches et donc toute mon autonomie, donc du poids, et surtout un vélo de base (deux plateaux seulement !).
Il me tarde de voir nos deux pédaleurs en chair et en muscles (facile !) pour narrer leurs aventures. Joseph et Jean-René (que je n'ai pas encore l'honneur de connaître), je vous suis en pensée. Bientôt, nos routes vont se croiser virtuellement. J'étais partie de Montréal le 8 juin 1992, me trouvait le 14 juillet à Thunder Bay et arrivée à Vancouver le 21 août. En tout cas, j'avais adoré le long du Lac Supérieur : 700 km avec grosso modo deux "villes" sur le parcours.
Jeu de mots : quand un moustique est très gros au Canada, on peut aussi l'appeler le "Moose-quito". Je suppose que vous avez aussi goûté aux délicieuses attaques au marteau-piqueur des mouches noires.
Bonnes grimpettes en perspective dans les prochains jours, mais quelle beauté !!!
Allez, have a safe trip and a good ride (on a du vous la faire un certain nombre de fois déjà...).
Cécile
"Varicelle canadienne" ou punaise de lit???
Marie-Geneviève MOISIERE
Conseil d'une ancienne victime : prends un oreiller et frotte très fort contre ton crâne !! Ça soulage !!! ;-) Héhé, je faisais ça quand j'étais petit et que j'avais des grosses "boufioles" sur le front...
Thomas
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