Après un copieux petit-déj', nous prenons la direction de Golden à 148 km. Nous savons rapidement le sort qui nous attend. Les pentes oscillent encore entre 4 et 9%. Le vent favorable ne le reste pas longtemps. Les bidons sont la source principale de nos préoccupations afin d'éviter la déshydratation, surtout que Jo a oublié de refaire le plein des siens avant de partir ce matin.
Notre errance nous conduit toujours entre les chaînes de montagnes majestueuses, coiffées de leur dernière calotte neigeuse. Les innombrables cascades, comme autant de veines blanches, cisaillent les flancs des montagnes et dégoulinent avec fracas sur les rochers qui bordent la route.
Quelques cyclistes canadiens pédalent en relais pour une fondation sur les maladies mentales. (C'est peut-être un signe pour les deux fêlés que nous sommes.) Nous ferons un bout de route ensemble jusqu'au col.
Nous arrivons à 12 h 45 au sommet du Rogers Pass. J'en profite ici pour saluer au passage les Roger de Nantes, de Montréal et du Nouveau-Brunswick que je connais.
Jo ravi d'avoir atteint le Rogers Pass
Malheureusement, nous sommes pressés de repartir une fois le plein d'eau fait car il n'y a absolument rien à manger ici (parole de ranger) alors qu'il nous reste 80 km à faire... La descente est vertigineuse pendant 20 km mais le reste à venir nous fait vite déchanter. Des bosses, du vent qui nous assèche le gosier en permanence, encore des bosses, du vent... Et rien dans l'estomac depuis ce matin (d'où l'expression avoir l'estomac dans les pédales). Bof.
Chien de prairie à Rogers Pass
Nous sommes subjugués malgré tout par la puissance qui se dégage de ces massifs montagneux (site des derniers JO). Nous en avons le souffle coupé (enfin surtout à cause des côtes !). Nous arrivons éreintés, fourbus, contents à Golden. Jo, qui a fait 3 fois par le passé l'étape mythique du Tour de France "Aubisque-Tourmalet-Aspin-Peyresoude", jure devant Jean-René avoir trouvé le parcours d'aujourd'hui plus dur !
Nous nous ruons dans un resto savourer une glace à la vanille tout en nous rassasiant de liquide. Il est 17 h 30.
Une heure plus tard, nous nous gavons d'un poulet pour deux, servi avec des frites, accompagné de boisson au gingembre à volonté. Jean-René dort comme un loir dès 9 h.
Demain, une rude journée nous attend avant d'atteindre Banff en passant par Lake Louise pour la photo souvenir.
"Les fatigues, les souffrances et les privations dont l'escalade d'un col est souvent hérissée, deviennent des conditions valables, que le cycliste accepte pour tremper ses forces et son caractère." Vivement demain !
2 commentaires:
coucou papy c'est victoria j'éspère que tout ce passe bien je regarde le blog tout les soirs je t'aimme très fort...
gros bisous
Des toponymes qui me disent quelque chose... Belles escalades. Et vous allez voir le Lake Louise : une beauté, cette couleur bleu glacier de l'eau. De tête, on peut en faire le tour à pied ! Pour le trajet, dommage, vous loupez la totalité du tronçon Jasper-Banff. Mais bon, au moins vous vous rappellerez le Rogers Pass (moi, j'avais emprunté le Sunwapta Pass, une montée interminable). Bonjour à l'Alberta ! Et bravo pour les dénivelés...
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