"En route, le mieux c'est de se perdre. Lorsqu'on s'égare, les projets font place aux surprises et c'est alors, et alors seulement, que le voyage commence..." aimait dire Nicolas Bouvier. C'est dans cet esprit que nous avons quitté notre motel ce matin sans trop savoir jusqu'où nous porteraient nos roues d'ici ce soir. Sault-Sainte-Marie nous semble trop éloigné, le profil du relief nous effraie...
Le départ se fait avec une heure de retard par rapport à nos habitudes car le petit-déjeuner n'est servi qu'à partir de 8 heures. Nous démarrons, couverts comme des oignons une fois encore (3° à 8 heures) et, d'entrée, les pentes abruptes nous font barrage. Nous pressentons une rude journée (quand je pense qu'on est dimanche...). Et nous répliquons toujours avec la même détermination, avec nos mollets, nos cuisses, nos bras et notre pugnacité. Par ailleurs, le paysage reste inchangé : lacs et forêts sont au menu. Le lac Supérieur nous surprend sans cesse sur notre droite, semblable à une mer d'huile, magnifié par des îles vierges. Ni bateau, ni voile à l'horizon gris bleu...
Le départ se fait avec une heure de retard par rapport à nos habitudes car le petit-déjeuner n'est servi qu'à partir de 8 heures. Nous démarrons, couverts comme des oignons une fois encore (3° à 8 heures) et, d'entrée, les pentes abruptes nous font barrage. Nous pressentons une rude journée (quand je pense qu'on est dimanche...). Et nous répliquons toujours avec la même détermination, avec nos mollets, nos cuisses, nos bras et notre pugnacité. Par ailleurs, le paysage reste inchangé : lacs et forêts sont au menu. Le lac Supérieur nous surprend sans cesse sur notre droite, semblable à une mer d'huile, magnifié par des îles vierges. Ni bateau, ni voile à l'horizon gris bleu...
Notre obsession reste la route montante puis descendante, et la ligne blanche continue, lisse et indifférente qui défile sans cesse sous nos yeux, comme un lé infini, délimitant notre bande cyclable où nous avons intérêt à bien nous tenir. Tout semble désert dans ces contrées boisées, pas l'ombre d'une habitation. Notre horloge biologique ne manque pas de nous rappeler notre rituel du milieu de matinée. Nos estomacs ont un petit creux et le besoin d'assouvir notre soif se fait préoccupant. L'eau des bidons n'est pas la panacée, surtout lorsqu'elle est chaude, avec son goût de plastique prononcé...
Et en voiture !...
Le relais routier se fait attendre mais on ne voit toujours rien venir à midi. Sauf qu'à la sortie d'une courbe, un "véhicule lent bizarre" avance lentement vers nous. De loin, nous pensons tout de suite à une charrette tirée par des chevaux ou des ânes. Puis le "fantôme" se rapproche progressivement. Mon caméscope est déjà en action. On devine un morceau de tissu flottant dans le vent. Arrivant à notre hauteur, nous découvrons une espèce de grande "rosalie" embarquant une joyeuse famille d'origine chinoise (papa, maman et leur fille) reliant London (en Ontario) à Vancouver ! Coincés entre sièges et pédaliers sont entreposés de grandes caisses et sacoches pour leurs besoins quotidiens. Leur machine est un monstre : 150 kilos sans les passagers. On ne voudrait pas pédaler à leur place dans les côtes !... Nous nous quittons après échange de nos sites et un sentiment étrange. Et oui, on se dit qu'il y a plus fêlés que nous...
En reprenant notre route, nous constatons l'un comme l'autre que jamais, dans nos vies de cyclistes, nous n'avons connu un tel concentré de difficultés. Dans cette débauche d'énergie insensée, nous espérons nous reposer autour d'une bonne table à Montreal River au bout de plus de 100 km. Mais que nenni... Absolument rien en vue dans ce lieu désert. Déçus, nous décidons de poursuivre notre chemin, suivant attentivement le compte à rebours depuis nos compteurs jusqu'à Batchawana.
En reprenant notre route, nous constatons l'un comme l'autre que jamais, dans nos vies de cyclistes, nous n'avons connu un tel concentré de difficultés. Dans cette débauche d'énergie insensée, nous espérons nous reposer autour d'une bonne table à Montreal River au bout de plus de 100 km. Mais que nenni... Absolument rien en vue dans ce lieu désert. Déçus, nous décidons de poursuivre notre chemin, suivant attentivement le compte à rebours depuis nos compteurs jusqu'à Batchawana.
Il nous faut gérer au mieux ce temps, avec l'estomac toujours aussi vide. C'est là que l'on prend réellement conscience de quoi l'on est capable. Et à ce jeu là, plus rien ne nous étonne. Notre mental "en acier trempé" ne nous fait pas broncher, attaquant le pied de chaque pente avec une énergie stupéfiante alors que nous frôlons l'épuisement.
Belle rencontre
Vers 16 h 00, j'aperçois sur la droite le long du lac un camping-car stationné de type européen. En l'approchant, je remarque que ce sont des Français. Nous nous arrêtons tout surpris d'une telle rencontre. Nous avons affaire à un couple de retraités charmants de la région lyonnaise, d'une grande gentillesse. Après quelques paroles d'échange chaleureuses, ils insistent pour nous offrir à boire et à manger. Nous sommes touchés par leur geste et avalons dans la foulée sandwich au jambon et banane poussés au fond de nos estomacs par quelques lampées d'eau citronnée tout droit sortie du frigo. Les bienfaits ne se font pas attendre bien longtemps.
Après échange de nos adresses, nous repartons "boostés" et heureux sur un terrain plus convenable malgré la présence du vent qui veut bien nous en faire baver à son tour lui aussi. Un bref arrêt dans un relais sans motel et nous nous abreuvons de Sprite sous un parasol, avalant un paquet de gâteaux à base de miel.
Nous finissons par trouver un motel au bord du lac Supérieur où nous nous débarrassons de toutes nos scories accumulées durant cette dure journée. Il est à peine 20 h 00 que Jean-René est déjà tout étourdi dans les bras de Morphée !
Notre motel ce soir
Réflexion : En vélo, le corps nous revient en mémoire. Et c'est le corps tout entier qui atteint la jouissance que procure tout défi.
NB pour Cécile : Toujours pas d'ours en vue...
1 commentaire:
La pensée du jour :
"un ours brun suivait un ours blanc !
moralité :
les ours se suivent et ne se ressemblent pas ! "
amis de l approximatif bonsoir
Michel de chantenay
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