Le mot de Jean-René
Un peu à la peine, hier, en arrivant à Sudbury. La journée d'aujourd'hui, pourtant avec 195 km, s'est très bien passée. Il faut savoir que, hier, Joseph avait peur d'arriver après la fermeture du restaurant ! On s'est déjà fait avoir !!! Et l'après-midi, bien échauffé, il lui arrive de s'envoler quelques instants histoire d'oublier les petits bobos du matin. Finalement, après plus de 4 350 km, tout va pour le mieux, même si la fatigue commence un peu à se faire sentir.
En ce qui me concerne, je suis content d'avoir arrêté l'alcool (je n'en buvais pas beaucoup) depuis le 1er janvier. Avec un entraînement progressif et intensif, je suis sûr d'avoir augmenté ma capacité physique. Je m'en rends compte tous les jours sur cet itinéraire qui ne laisse aucun répit. Joseph est bien d'accord avec moi, c'est pour cela que, ce soir, on est d'accord pour dire que, en faisant un peu de sport régulièrement et en ayant un "régime" adapté, on peut se surpasser... tout imaginer ! Quand on regarde la carte du Canada, que l'on voit où on en est aujourd'hui, on se dit que les efforts valent le coup d'être consentis et que, pour tout le monde... il n'est jamais trop tard !
Le lac Nipissing
Au tour de Jo
Après les 9 heures 30 passées sur le vélo hier, nous aspirons à un peu de répit aujourd'hui. Le stress de la circulation nous angoisse ce matin. La fureur des puissants camions hurlant leurs décibels et crachant fumée, poussière ou projetant sur nous sable et cailloux dans un irrespect odieux, finit par nous faire peur. Un vieux monsieur, bavardant en français avec nous la veille, nous avait prévenus. La portion de route sans bande cyclable jusqu'à Sudbury est dangereuse. Nous avons survécu à ces monstres mais la peur demeure ce matin, sans qu'on se le dise, d'autant qu'un épais brouillard a envahi la ville.
Mais très vite, le voile se retire et nous reprenons la route dès 8 h 00 finalement. Nouvelle galère pour s'extirper de cette horrible ville industrielle où les routes sont défoncées. Il faut que nos vélos soient costauds pour encaisser les coups qu'on leur inflige bien malgré nous. Le bord de la chaussée est une suite de nids de poule, de crevasses, de fissures donnant l'impression d'être sur des gros pavés. L'inquiétude de planter la roue avant dans ces pièges tendus pour nous faire culbuter devient intenable.
Fleurs sur notre chemin
Au bout de 15 km de cauchemars, nous atteignons la Highway 17 East et le calme, le confort reviennent. Même les camions semblent avoir disparu. On respire enfin. Le vent taquin s'est même transformé en vent copain. Nous pédalons à plus de 30 km/h "sans effort véritable". Un vrai bonheur. Et nous allons vite dans la campagne un peu plus riante que ces jours passés. Se succèdent hameaux, villages avec leurs églises. Comme hier, nous croisons de nombreux auto-stoppeurs qui ne manquent pas de nous saluer. Les pelouses autour des habitations ne manquent pas d'attrait, entre nains de jardins et animaux kitchs "en bois", posés là pour nous rappeler que nous sommes dans une région d'animaux sauvages. Mais les vrais sont de plus en plus invisibles. Seules quelques tortues écrasées pourrissent au bord de notre chemin. Les corbeaux et les aigles ne les ont pas encore repérées...
Église anglicane
Nous perdons beaucoup de temps ce midi dans la pizzeria mais, lorsque nous repartons, le vent s'est amplifié. Nous roulons très vite toujours presque sans effort sous un ciel ensoleillé et un parcours plutôt plat. Sur la fin, le profil se corse un peu et la route est mouillée les 15 derniers kilomètres. Nous avons évité de peu une averse diluvienne. De notre table au dîner, nous regardons ce spectacle sur le lac. Un arc-en-ciel vient célébrer cette fin de journée, qui pour nous est un soulagement. Nous sommes sereins pour notre arrivée dans trois jours à Montréal.
Notre cadeau ce soir
2 commentaires:
Hello Jean René, quel courage ! Quand je vois la distance déjà parcourue, c'est incroyable. Combien de kg en moins et de cm de mollets en plus ?
Nous, nous sommes (en voiture) sur la route 66 entre Springfield et Chicago, ce qui doit te rappeler également d'autres bons souvenirs de vélo.
Bon courage à vous deux pour la suite du parcours.
Amicalement.
Annie et Gérard Meffre
gerard.meffre@free.fr
formidable petit frère!je partage depuis le début vos souffrances et émotions, chaque matin au réveil, je me régale de votre prose et me réjouis de ce défi qui se passe un peu comme prévu!
très bon anniversaire!65 ans à MONTREAL,c est super, un peu loin mais je suis tout prés de toi par la pensée. Tu commences à me manquer.Je coche chaque jour sur la carte affichée ds mon bureau les stations de votre péricle et je suis en admiration! moi, jlouis et mes amis qui suivent aussi votre parcours.Peut être rencontreras tu Serge , notre ami qui doit se trouver pas loin de vous en ce moment.Je continue de partager souffrances et émotions extraordinaires . Fêtez bien
ce jour d anniversaire et ces presque 5000 kms accomplis en si peu de temps avec bien des soucis mais tant de bonheur dans le rêve réalisé.Bises plein, plein
et à Jo aussi, bien évidemment!
Francette
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