Suivez Joseph Briand et Jean-René Guicheteau
dans leur traversée du Canada à vélo
de Vancouver à Halifax du 17 mai au 24 juin 2013.

mercredi 12 juin 2013

11 juin : Thessalon-Sudbury (219 km) ou Une journée peu ordinaire

Notre motel de cette nuit était un bel endroit face au Lac Huron. Mais la note salée (plus la soupe très épicée) du restaurant hier soir était à la hauteur de ce site privilégié... Si bien que, ce matin, nous partons dès 7 h 30 le ventre vide, évitant ainsi une seconde arnaque. Au bout de trente kilomètres, nous nous arrêtons dans un petit endroit fort sympathique. Nous avons à peine adossé nos montures le long du mur qu'un homme sort sur le pas de la porte et nous propose de mettre notre matériel à l'abri. Le ciel est bas et gris, les premières gouttelettes qui tombent risquent de ternir notre journée.

"Petits cônes" de signalisation

Après nous êtes gavés de sirop d'érable (surtout Jo qui, jusque-là, avait réussi à résister), nous continuons notre chemin sous une pluie fine. Jo est hyper-motivé pour rejoindre Sudbury en fin de soirée, ce qui est loin d'être gagné. Jean-René reste circonspect, conscient du dur labeur qui nous attend. Nous nous concentrons au maximum, malgré la circulation automobile très perturbante qui s'intensifie peu à peu. Si "la vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre" (A. Einstein), pour ce qui nous concerne, cette notion d'équilibre prend tout son sens, "coincés" sur l'étroite bande cyclable (environ plus ou moins 30 cm) entre la bande continue blanche et les graviers agressifs souvent placés en léger contre-bas. Nous n'avons pas d'autre choix que de serrer le guidon et les fesses...

Dernier regard sur le Lac Huron

Le paysage est toujours d'une grande monotonie. Les prairies et les champs cultivés apparaissent progressivement, ainsi que les fleurs sauvages aux corolles orangées et les lupins violets qui garnissent les parterres devant les maisons. Nous jetons nos dernières œillades furtives sur le lac Huron, puis longeons une belle et large rivière sur de nombreux kilomètres. Les patelins que nous traversons sont sans âme, sans caractère particulier. Des lieux à mourir d'ennui...
Et puis le retour de la pluie rime avec le retour des crevaisons. Cette fois-ci c'est pour Jean-René (le score passe de 8 à 6 en faveur de Jo) au 80ème km. Nos efforts nous porteront jusqu'au 127ème km pour la pause déjeuner.  Nos estomacs remplis de spaghettis aux fruits de mer (quelques morceaux de homard !... Si si, Pat, sans doute pour te rappeler la chose promise, toi qui, si on ne s'abuse, a débarqué au Nouveau-Brunswick aujourd'hui), nous reprenons la route avec une grosse motivation, Sudbury n'est plus qu'à 93 km !... Mais il est déjà 15 h 30 passées !

Cheminée d'usine vue de notre chambre...

Jo a des jambes de feu, Jean-René est un peu à la peine mais ne bronche pas. L'entrée dans Sudbury est interminable, défigurée par de nombreuses et monstrueuses usines industrielles avec de très hautes cheminées. "Tabernac'", quelle laideur ! Nous dénichons enfin notre motel où nous ferons livrer pizzas et desserts dans notre chambre. Nous nous calons devant le repas pantagruélique... Ce qui n'est pas dans nos habitudes !... Maudits Français... Allez ciao, bonne nuit, on est occis.

Repas pantagruélique une fois encore !

À propos de bicyclette, je vous livre un court extrait du "Japon au bout du guidon" par votre serviteur, aux éditions Les Chantuseries (ça, c'est un petit coup de pub) : "Voilà maintenant des années que je trouve la paix en parcourant les routes asphaltées du monde. J'ai trouvé dans la bicyclette un excellent moyen pour en mesurer l'immensité. Cette compagne de voyage exigeante et exclusive partage les aléas de mes péripéties contre bonnes ou mauvaises fortunes aux quatre coins des continents. Elle porte mes joies et mes souffrances d'homme solitaire sur les routes qui me font découvrir notre belle planète, nourrissant mes désirs et mes envies de perpétuelle mobilité : rien ne me met plus en joie, en effet, avançant en équilibre, à chaque coup de pédale, que les courbes instables des montagnes ou qu'un horizon fuyant lentement ma tentation effrénée de le rejoindre."

2 commentaires:

Ropiteau Gross a dit…

Je viens de lire le blog que j'avais délaissé depuis fin mai(oup's, j'étais en vacances...)Je te remercie d'avoir eu une pensée pour moi , à charge de retour...bises
Marie Jo

Anonyme a dit…

Bravo encore pour la moyenne toujours élevée ! Nos itinéraire empruntés se séparent : j'étais passée plus au Sud (à partir d'Ottawa, j'avais traversé Algonquin Park et rejoint Parry Sound avant de remonter sur Sudbury). Amusant, certaines petites remarques me parlent ! Les endroits improbables pour remplir son estomac, le passage des camions, les animaux écrasés...
Je m'interroge : vous ne faites pas une journée sans vélo au cours de cette traversée de temps en temps ???
Allez bonne route, et attention à l'accotement étroit !
Cécile

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