Nous reprenons la route vers Swift Current où nous espérons dormir ce soir. Nous sommes surpris par la platitude de la route et l'absence de vent nous donne des ailes. Par moment, j'essaie de calmer les ardeurs de Jean-René qui appuie comme un forcené sur les pédales. Ce sexagénaire (et demi) m'impressionne par la force qu'il déploie alors qu'il ne se met jamais en danseuse. Mais la route est longue et il nous faut en garder sous le pied. J'essaie de le retenir avec son enthousiasme de jeune "chien fou" car sinon je vais exploser bien avant Halifax. Il nous reste 4 500 km !
Train "sifflotant" à notre attention
Puits de pétrole
Le double ruban d'asphalte qui se déroule sous nos roues est posé entre les ondulations de terrain qui défilent de chaque côté. D'abord jaunie par la longue période hivernale, l'herbe verdit progressivement jusqu'à notre but. Notre environnement est sensiblement le même qu'hier : environnement silencieux si l'on excepte bien sûr la fureur des moteurs et les puissants klaxons des trains (aujourd'hui, ils le faisaient exprès pour nous saluer...), les puits de pétrole en activité (les gens qui travaillent dans le pétrole viennent s'établir dans les "villes champignons"), les nombreux et énormes silos à céréales, beaucoup d'animaux (bovins agglutinés près des points d'eau, quelques rares moutons et chèvres, des chevreuils), de nombreux oiseaux (pélicans, oies, canards, merles d'Amérique à foison), des petites bestioles qui se faufilent dans leur terrier à notre passage, des moustiques piqueurs, etc...
Troupeau de vaches
Un premier tracteur tirant ses charrues. De doux bruits enfin, qui nous accompagnent depuis le début et liés à nos machines, comme le chant des roues lorsque le vent latéral vient se faufiler dans les rayons, le friselis de la chaîne s'enroulant sur le pédalier, le cliquetis des pignons ou encore le ronronnement de la chaîne aux changements de vitesses, le chuchotement des patins de freins... (Vous ne le saviez peut-être pas mais le vélo est un véritable compagnon qui, vu sous cet angle, peut vous enchanter !) Vous comprendrez que j'aime passionnément cette pénétration dans un dans tel univers. C'est comme si, à chaque fois, je me rapprochais de mon propre secret.
Marques au sol pour nous rappeler à l'ordre
L'après-midi, le vent a tourné à notre désavantage, nous asséchant le gosier (nous avalons des litres et des litres d'eau) et nous oblige à appuyer plus fort, d'autant que le relief s'est corsé un peu plus. Ce qui explique notre appétit grandissant de jour en jour (4 repas aujourd'hui, ce qui change du début où nous en prenions 2).
Ce soir, dodo dans un motel au bord de la Transcanadienne dans une petite ville industrielle et agricole. Demain, nous essaierons d'aller jusqu'à Moose Jaw à 170 km. Et nous avons quitté l'Alberta ce matin pour un troisième état : le Saskatchewan. On vous en apprend des choses...
Ce soir, dodo dans un motel au bord de la Transcanadienne dans une petite ville industrielle et agricole. Demain, nous essaierons d'aller jusqu'à Moose Jaw à 170 km. Et nous avons quitté l'Alberta ce matin pour un troisième état : le Saskatchewan. On vous en apprend des choses...
Accumulation de sel (transpiration)
dans nos textiles
dans nos textiles
À observer Jean-René (il faut dire qu'on a le temps, on ne se lâche pas d'une roue) me vient cette pensée avant de m'endormir : "Élan, passion, inconscience, voilà qui, bien mixé, doit s'agglutiner en sagesse et permettre l'aventure". Celui qui a dit ça est forcément un amateur de vélo... Merci d'avoir la patience de nous lire.
Soupe "miso" accompagnée d'une glace au thé
vert, notre dernière collation avant d'aller dormir
vert, notre dernière collation avant d'aller dormir
Message de Jean-René
Gros bisous à Victoria, Louis et Jeanne !
6 commentaires:
4 repas par jour??? N'est-ce pas un retour à la petite enfance? Ne me dis pas qu'en rentrant tu ne feras plus tes nuits????😜
Bravo ! Ca fait bizarre de voir les mêmes noms de "villes" que je connais défiler dans le sens contraire. Vous tenez la forme ! A mon petit niveau, toute seule dans les Prairies (mais avec mes sacoches, la tente, le duvet, la popote...), j'avançais d'environ 120 à 130 km par jour. Vous doublez la mise. Mon bonjour aux chauffeurs de train et autres petites bêtes des Prairies (sauf aux très antipathiques mouches noires qui attaquent le bifteck !). Espérons que le vent reste favorable. Courage ! Bientôt un changement dans le fuseau horaire...
Cécile
Il va falloir donner la tétée au retour Isa ...
Ciao Emilio
NB non non Joseph et J.R. (c'est pour ça qu'il y a des puits de pétrole !) , nous ne nous lassons pas de vous lire . Au contraire .
Biz
Ciao Emilio
Nous arrivons de la foire après avoir acheté un hachoir à viande, un moulin à café, une machine à coudre à pédales...Pensons à vous qui appuyez sur les pédales ....de votre vélo.
Nous sommes réunis pour faire le compte-rendu du voyage et suivons votre périple avec beaucoup d'intérêt. Bon courage.
Marie-Thé et Gilles, Maryvonne et Jean-Louis
Je leur ai lu le CR de votre journée, ils étaient contents de se sentir un peu près de toi....ils t'embrassent fort... Bonne route... Bises carol & les petits....
merci papi bon courage !!! j'ai aussi reçut le SMS
bisous
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