Suivez Joseph Briand et Jean-René Guicheteau
dans leur traversée du Canada à vélo
de Vancouver à Halifax du 17 mai au 24 juin 2013.

lundi 24 juin 2013

23 juin : Cocagne-Wentworth (182 km) ou Une journée qui aurait pu finir plus mal...

Le soleil qui inonde le chalet de sa vive lumière nous réveille tôt. Nous qui pensions traîner ce matin, eh bien, il nous faudra patienter encore, pour en finir avec ce monstre de défi qui va se terminer à Halifax demain.
Le petit déjeuner est à la hauteur de ce que l'on a pu connaître la veille... Le temps de remercier et dire au revoir à Roger (et à Pat pour Jean-René, nous, nous repasserons à notre retour d'Halifax) et nous voilà repartis vers notre dernière province, la Nouvelle-Écosse, la huitième, avec des mollets un peu douloureux et notre détermination un peu molle. Nous avions pris goût au "confort" d'hier après-midi...


 Devant le "plus grand homard du monde"
à Shediac !

Il est déjà 9 h 00. Nous longeons une nouvelle fois la côte pendant quelques kilomètres. Un bref arrêt à Shediac, la capitale du homard (tiens, tiens !) et nous nous enfonçons à nouveau dans la campagne, sur une route avantageuse et un temps bientôt chaud. Notre arrêt déjeuner sera rapide et "sobre" : une salade, un dessert. Et c'est reparti ! Dès 14 h 00, vent fort de face ! Encore un cadeau... Mais nous résistons bien pendant trente kilomètres. Les bas côtés de la route sont de véritables jardins d'iris et de lupins sauvages. Et puis on est dimanche, il n'y a presque pas de camions !... Mais quand ils sont là et qu'ils s'approchent, on le sait. On a l'impression que la route leur appartient. Notre vigilance est toujours soumise à rude épreuve.
Notre changement de direction tourne à nouveau à notre avantage, Éole nous poussant généreusement pour notre entrée en Nouvelle-Écosse. Nous ne noterons aucun changement particulier,  route et paysages sont semblables à ce que nous découvrons chaque jour. Bonjour la monotonie ambiante... Mais on s'y fait. Nous sommes venus pour pédaler, et là on peut dire que l'on n'est pas déçus !


 Iris et lupins

En fin d'après-midi, le temps devient lourd et la pluie commence à faire des siennes (ça faisait bien longtemps, il faut le reconnaître). Nous décidons de nous arrêter nous mettre à l'abri le temps de prendre un chocolat chaud et une "petite" gourmandise, la distance a creusé nos estomacs depuis ce midi. Une légère éclaircie et nous décidons de repartir car nous ne souhaitons pas nous bousculer demain pour notre arrivée. En scrutant la carte, nous avons beaucoup d'inconnues et beaucoup de doutes sur les possibilités de trouver un logement ce soir. Mais nous continuons sous un ciel  de plus en plus sombre. Les véhicules ont leurs feux allumés et la pluie reprend de plus belle.
Nous roulons tête baissée, concentrés sur nos machines à la recherche de notre meilleure position afin d'être le plus efficace possible. Mais rien ne se profile à l'horizon (les lignes droites sont une nouvelle fois interminables) et les kilomètres défilent pour notre plus grand plaisir pour demain. Inquiets, la nuit tombe vite sous ce ciel gris et cette pluie est de plus en plus forte, j'ai le bon réflexe d'interpeler un homme dans un petit hameau. Renseignements pris, nous pourrions trouver un motel dans environ six kilomètres. Genre d'évaluation que l'on prend avec une très grande méfiance.
Nous repartons pas très convaincus, écrasant les pédales. Le ciel s'obscurcit dangereusement sous la pluie qui bouche la montagne. On avance mais le cœur n'y est plus. On se relève, on repart, de plus en plus hésitants quand tout à coup le miracle se réalise. Le motel, tout éclairé dans la brume, est là, sur notre droite. Le temps de poser mon vélo le long du mur et de me retourner, Jean-René s'exclame : "Là, je crois que tu mérites une médaille !"

  Entrée en Nouvelle-Écosse

Nous, heureux et soulagés ! Pour faire honneur aux sages décisions de Jean-René, le restaurant est fermé ! Pas de dîner et pas de petit déjeuner demain matin... Lui qui disait haut et fort hier qu'à partir d'aujourd'hui, il commencerait à faire attention car sinon bonjour la reprise de poids après l'arrêt du vélo. Ce soir, ses vœux sont exaucés...
Tout ça nous fait dire que tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie, on ne vendra pas la peau de l'ours. De toute façon, on ne l'a toujours pas vu !


PS pour Agnès : La réponse pour la poutine est dans un commentaire sur la journée du 17 juin !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous y êtes presque ! J'espère que vous avez passé une bonne nuit à défaut d'avoir pu vous réconforter à l'heure du diner . C'est vraiment bête après un déjeuner frugal !
Agréable nouvelle pour toi Jean-René , mais c'est quoi cette préoccupation pour ta ligne ? La perspective de la plage en maillot de bain ?
Courage pour les ultimes coups de pédales et merci encore pour l'agréable voyage que vous nous avez offert chaque jour .
A très vite .
Grosses bises .
Colette de Viroflay

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