Nuit écourtée à cause du froid dans la chambre (fenêtre entrouverte et bruit des voitures). Kenora est une petite ville magnifique typique coincée entre lacs et moyennes montagnes couvertes de sapins. Le soleil nous met le cœur en joie malgré le doux zéphyr qui souffle discrètement de face. Nous nous trompons de route dans le centre ville quand une voix nous hèle : "La Highway, c'est par-là !" Ben, comment a-t-il deviné, ce brave homme de l'autre côté de la route ? (Ce genre d'attitudes spontanées des Canadiens reste des instants sympas...)
Après avoir laissé cette petite cité paisible aux promeneurs et aux oies, nous voilà tout de suite au pied d'une "rampe". Le démarrage est brutal et ce n'est qu'un début. Nous allons faire le yoyo toute la journée comme dans les montagnes russes. On "tape" dans les bosses pour plonger ensuite dans de longues descentes nous permettant de récupérer un court instant. À ce jeu, Jean-René semble avoir plus de difficultés que moi. Ceci s'explique facilement du fait de nos morphologies différentes. Il m'a fait une démonstration magistrale dans les Prairies, utilisant toute sa puissance face au vent. Sa carrure de rouleur permet une bien meilleure pénétration dans l'air que moi, qui, avec ma silhouette "fluette" et mes 10 kilos de moins (j'ose le dire), flotte dans de tels courants d'air. Cette fois-ci, ce terrain me convient à merveille... avec l'impression de voler de colline en colline dans un décor d'une beauté extraordinaire !
La route sinue entre les rochers, les forêts de sapins et de bouleaux, les lacs. Ah ! Les lacs... Fantastiques ! Ils sont posés au milieu de ces immenses forêts. Entre leurs eaux bleu dur et le bleu tendre du ciel, la gangue vert émeraude des montagnes et collines forme un écrin où l'on aimerait s'épancher le temps d'une idylle... Ces paysages donnent le frisson ! L'Ontario est un immense bijou avec ses lacs pour diamants purs, étincelants. Et nos frêles embarcations glissent dans cet océan de nature nous procurant un bonheur intense !
L'envie de s'arrêter prendre des photos nous stoppe souvent dans nos élans. La température monte vite. Cuissard et manches courtes, je pédale face au vent qui m'assèche la peau. Mes tympans bourdonnent comme un essaim d'abeilles, estompant le bruit saccadé de ma respiration. Le contact avec cet élément naturel aussi imprévisible qu'impalpable qui m'assaille, telles des orbes hallucinatoires, déclenche en moi un bien-être supplémentaire stimulant mes ardeurs. Ces montagnes figées, réfractaires, ne peuvent plus me résister, au contraire elles me subliment. J'en tremble d'effort et de plaisir !
Pas sûr que Jean-René partage le même trip que moi, incliné sur sa machine, le casque rentré dans les épaules. Respect à toi, Jean-René, dans ce halo d'inaccessibilité, je n'en connais pas beaucoup qui, à 65 ans, oseraient en ferait autant !...
Après tant de découvertes dans cette "Auvergne" canadienne, nous décidons d'installer la caméra "GoPro" sur mon guidon afin d'obtenir des espaces vidéo "animés" pour les besoins du futur montage que Samuel "rêve" de réaliser... et moi, de vous faire partager !
Quelques kilomètres avant Dryden, nous doublons un Canadien "couleur canari" reliant Vancouver à Saint-Jean de Terre-Neuve. Certainement un puriste...
Lac en Ontario
Après avoir laissé cette petite cité paisible aux promeneurs et aux oies, nous voilà tout de suite au pied d'une "rampe". Le démarrage est brutal et ce n'est qu'un début. Nous allons faire le yoyo toute la journée comme dans les montagnes russes. On "tape" dans les bosses pour plonger ensuite dans de longues descentes nous permettant de récupérer un court instant. À ce jeu, Jean-René semble avoir plus de difficultés que moi. Ceci s'explique facilement du fait de nos morphologies différentes. Il m'a fait une démonstration magistrale dans les Prairies, utilisant toute sa puissance face au vent. Sa carrure de rouleur permet une bien meilleure pénétration dans l'air que moi, qui, avec ma silhouette "fluette" et mes 10 kilos de moins (j'ose le dire), flotte dans de tels courants d'air. Cette fois-ci, ce terrain me convient à merveille... avec l'impression de voler de colline en colline dans un décor d'une beauté extraordinaire !
Nouveau décor
La route sinue entre les rochers, les forêts de sapins et de bouleaux, les lacs. Ah ! Les lacs... Fantastiques ! Ils sont posés au milieu de ces immenses forêts. Entre leurs eaux bleu dur et le bleu tendre du ciel, la gangue vert émeraude des montagnes et collines forme un écrin où l'on aimerait s'épancher le temps d'une idylle... Ces paysages donnent le frisson ! L'Ontario est un immense bijou avec ses lacs pour diamants purs, étincelants. Et nos frêles embarcations glissent dans cet océan de nature nous procurant un bonheur intense !
L'envie de s'arrêter prendre des photos nous stoppe souvent dans nos élans. La température monte vite. Cuissard et manches courtes, je pédale face au vent qui m'assèche la peau. Mes tympans bourdonnent comme un essaim d'abeilles, estompant le bruit saccadé de ma respiration. Le contact avec cet élément naturel aussi imprévisible qu'impalpable qui m'assaille, telles des orbes hallucinatoires, déclenche en moi un bien-être supplémentaire stimulant mes ardeurs. Ces montagnes figées, réfractaires, ne peuvent plus me résister, au contraire elles me subliment. J'en tremble d'effort et de plaisir !
Pas sûr que Jean-René partage le même trip que moi, incliné sur sa machine, le casque rentré dans les épaules. Respect à toi, Jean-René, dans ce halo d'inaccessibilité, je n'en connais pas beaucoup qui, à 65 ans, oseraient en ferait autant !...
Installation
Après tant de découvertes dans cette "Auvergne" canadienne, nous décidons d'installer la caméra "GoPro" sur mon guidon afin d'obtenir des espaces vidéo "animés" pour les besoins du futur montage que Samuel "rêve" de réaliser... et moi, de vous faire partager !
Quelques kilomètres avant Dryden, nous doublons un Canadien "couleur canari" reliant Vancouver à Saint-Jean de Terre-Neuve. Certainement un puriste...
Harmonie
La page de Jean-René
"Fermer, c'est off! Pas on..." Toujours du vent de face, adieu les Prairies, nous voici pour un bon moment en Ontario. On entrevoit déjà la mi-parcours et la proximité de Montréal, mais il y a encore du chemin à faire. Apparemment, le plus dur est derrière nous et l'Atlantique approche. À mi-parcours, à Thunder Bay, on ne peut oublier que les bateaux qui empruntent l'estuaire du Saint-Laurent peuvent remonter jusque là. L'Ontario offre un paysage très joli, les forêts, les beaux lacs... On devine l'économie du pays avec la chasse, la pêche, la nature... C'est aussi le premier producteur de "maple syrup" du Canada, chose importante tous les matins au petit-déjeuner. Dans un autre registre, Shania Twain est née ici, on passera pas loin. Je dis cela parce que la "country music" est faite pour ces paysages et réciproquement.
Ce soir on dormira mieux que la nuit dernière, histoire de récupérer un maximum car, malgré tout, il reste un bout de chemin.
5 commentaires:
Mircea Matescot (éditorialiste)
"Le trajet en vélo nous donne une meilleure santé pour mieux préparer et ensuite bénéficier de sa retraite, entre autres. Car, au départ, un acte individualiste, le vélo fait des émules et finit par devenir un acte social et un sport d'équipe."
la preuve est en ligne ici !
Michel de Chantenay
De tout coeur avec toi, tu t'en doutes! Profitez en bien et pour le vent, si vous changiez de sens???
Je passe demain toute la journée avec Robert Varnajo, cycliste vainqueur au Parc des Princes en 1954!
Alors les "highway-men" , pas trop mal au derrière? Jean "slide"
il me revient un air que j'ai dû "melouner" quand j'étais enfant( c'était hier!!!)
nous irons à TORONTO en auto (à vélo)
nous irons à Montéal à cheval
nous traverserons QUEBEC à pied sec
nous irons à OTTAWA en woua woua
voilà voilà un beau voyage ,un beau voyage,
voilà voilà un beau voyage au CANADA
charles trenet (1951)
mais ne trenet pas trop
bonne route
Avec vos pneus des sept lieues, vous allez bientôt plonger dans le Lac Supérieur ! Eh eh... Je parie que votre prochaine étape sera Upsala (pas la ville de Suède, non, cette bourgade sur votre chemin). J'y avais fait halte : la dame du camping, voyant les nuages sombres qui allaient finir de détremper ma tente et mon duvet, m'avait offert la nuitée dans une cabane de son camping, et, comble de confort, avait lavé mon linge et surtout l'avait fait sécher dans une vraie machine à sécher. Je lui en suis toujours aussi reconnaissante. Bonne route pour la prochaine étape donc !
Cécile
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