Le regard de Jean-René
"Qui est-ce qui pourrait baisser la ventilation et mettre le chauffage en route ?" C'est la question depuis plusieurs jours et aujourd'hui n'a pas failli à la règle ! Néanmoins, nous avons passé Winnipeg (225 km). Demain matin, départ de bonne heure pour Kénora et l'Ontario. Le rythme de ces étapes commence à modifier notre corpulence et, si vous nous suivez depuis le départ, vous allez pouvoir répondre à ces questions ! Qui n'a pas maigri ? Qui mange le plus ? Qui est le plus gourmand ? Réponses bientôt.
À Jo
Après une nuit agitée, doutant sur la reprise de notre errance vers Winnipeg, nous nous levons aux aurores. Le ciel est d'un bleu pur, l'horizon orangé. Le vent souffle beaucoup plus faiblement qu'hier soir (25 km/h) mais le fond de l'air est glacial (6°). Nous commençons notre échappée belle dès 6 h 45 ! Un record... Nous avons très peur que le "lion invisible se réveille". Généralement, il rugit à partir de 9 h environ. Mais le miracle opère. À 11 h 20, nous passons la barre des 100 km ! La route est immuable : plate, rectiligne. La tempête a brossé, lessivé les cailloux et autres objets bizarres : boulons, pneus, tendeurs, pièces métalliques (qu'il nous faut impérativement éviter), bouteilles remplies d'urine (que les routiers balancent de leur camion, n'ayant pas le courage de s'arrêter, comme nous, sur le bord de la route en prenant la précaution d'usage : tenir compte du jet parallèle et bien sûr dans le sens de la direction du vent...), les nombreux animaux morts, etc. Le décor se transforme un peu. Avant, il n'y avait rien. On commence à imaginer ce qu'est une forêt avec un avantage certain : servir de coupe-vent. Mais l'illusion est de courte durée. Les grands vides reprennent vite le dessus, ramenant le souffle indomptable latéral du vent qui siffle dans la harpe de nos roues.
Les terres noires dénudées sont gorgées d'eau. L'herbe couchée par le vent couvrant les coteaux est d'un vert tendre. Depuis des dizaines de kilomètres, les larges fossés (20 m) sont remplis d'eau dont le vent fripon ride les surfaces d'un bleu soutenu. De ces miroirs s'échappent les chants des grenouilles. Ici et là, oies et canards sauvages glissent sur l'onde ou s'arrachent, le cou tendu, le corps déterminé. Leurs coups d'ailes volontaires les transportent vers l'horizon tandis que nous passons notre chemin. Nous ne cessons d'admirer de magnifiques oiseaux noirs (de la taille d'un merle) aux ailes rouge-orangé. Plus rarement, un oiseau bleu ou encore entièrement vert. Quelques rares trains et une circulation sur la Highway plus restreinte que ces derniers jours, avec cependant le ballet des motos grosses cylindrées qui pétaradent spécifiquement le samedi et le dimanche.
Après la pause déjeuner, à midi et demi et 123 km, je décide de changer ma chambre à air arrière que je dois m'arrêter gonfler de plus en plus souvent. En repartant en mode "diésel", nous nous apercevons que nous avons dû mettre le turbo. Le compteur ne descend plus en-dessous des 30 km/h ! Le moral est au beau fixe. Éole a baissé la garde. Le périphérique de Winnipeg est vite atteint. Nous appréhendions la traversée de cette ville "à l'américaine". Il n'en sera rien, la déviation nous envoie en pleine campagne alors que le compteur est bloqué à 45 km/h. À notre grand étonnement, nous arrivons à notre motel moins fatigués que l'avant-veille après nos 80 km d'efforts incontrôlés. Le dîner chinois m'a ouvert un large appétit, laissant Jean-René impressionné. La fête a vraiment commencé !
"Qui est-ce qui pourrait baisser la ventilation et mettre le chauffage en route ?" C'est la question depuis plusieurs jours et aujourd'hui n'a pas failli à la règle ! Néanmoins, nous avons passé Winnipeg (225 km). Demain matin, départ de bonne heure pour Kénora et l'Ontario. Le rythme de ces étapes commence à modifier notre corpulence et, si vous nous suivez depuis le départ, vous allez pouvoir répondre à ces questions ! Qui n'a pas maigri ? Qui mange le plus ? Qui est le plus gourmand ? Réponses bientôt.
Lever de soleil au départ ce matin
À Jo
Après une nuit agitée, doutant sur la reprise de notre errance vers Winnipeg, nous nous levons aux aurores. Le ciel est d'un bleu pur, l'horizon orangé. Le vent souffle beaucoup plus faiblement qu'hier soir (25 km/h) mais le fond de l'air est glacial (6°). Nous commençons notre échappée belle dès 6 h 45 ! Un record... Nous avons très peur que le "lion invisible se réveille". Généralement, il rugit à partir de 9 h environ. Mais le miracle opère. À 11 h 20, nous passons la barre des 100 km ! La route est immuable : plate, rectiligne. La tempête a brossé, lessivé les cailloux et autres objets bizarres : boulons, pneus, tendeurs, pièces métalliques (qu'il nous faut impérativement éviter), bouteilles remplies d'urine (que les routiers balancent de leur camion, n'ayant pas le courage de s'arrêter, comme nous, sur le bord de la route en prenant la précaution d'usage : tenir compte du jet parallèle et bien sûr dans le sens de la direction du vent...), les nombreux animaux morts, etc. Le décor se transforme un peu. Avant, il n'y avait rien. On commence à imaginer ce qu'est une forêt avec un avantage certain : servir de coupe-vent. Mais l'illusion est de courte durée. Les grands vides reprennent vite le dessus, ramenant le souffle indomptable latéral du vent qui siffle dans la harpe de nos roues.
Et encore une crevaison !
Pour Jean-René cette fois-ci (ce qui fait 7 à 4).
Pour Jean-René cette fois-ci (ce qui fait 7 à 4).
Après la pause déjeuner, à midi et demi et 123 km, je décide de changer ma chambre à air arrière que je dois m'arrêter gonfler de plus en plus souvent. En repartant en mode "diésel", nous nous apercevons que nous avons dû mettre le turbo. Le compteur ne descend plus en-dessous des 30 km/h ! Le moral est au beau fixe. Éole a baissé la garde. Le périphérique de Winnipeg est vite atteint. Nous appréhendions la traversée de cette ville "à l'américaine". Il n'en sera rien, la déviation nous envoie en pleine campagne alors que le compteur est bloqué à 45 km/h. À notre grand étonnement, nous arrivons à notre motel moins fatigués que l'avant-veille après nos 80 km d'efforts incontrôlés. Le dîner chinois m'a ouvert un large appétit, laissant Jean-René impressionné. La fête a vraiment commencé !
Fossés remplis d'eau et de grenouilles
Pensée de la nuit (et oui, il est 23 h passées et j'y suis encore !...) : "J'affronte chaque étape en la ramenant à ma mesure, en osmose avec elle. Tout en sachant que l'échec n'est jamais très loin de la réussite." Qu'on se le dise...
7 commentaires:
Il n est pourtant pas du genre dégonflé notre ami Joseph.
Je te chambre un peu alors que je sais que tu en connais un rayon.
Tu dois plutot etre celui que le cycle ammene
Amen !
Les oiseaux noirs aux ailes rouge-orangé sont certainement des carouges à épaulettes, très communs en Amérique du Nord : http://fr.wikipedia.org/wiki/Carouge_à_épaulettes
J'ai pensé à vous hier en allant courir avec des rafales de face à plus de 45km/h, et moi ça n'a duré qu'une heure et c'était déjà trop... Courage !
Raph
La pensee du soir :
"- En chacun de nous, c'est Dieu qui pédale et le diable qui fait de la roue libre."
(Gilbert CESBRON)
Allez, soyez courageux les Anonymes, n'oubliez pas de signer vos messages...
Sinon, au lieu de sélectionner "anonyme", vous pouvez sélectionner "nom" et le mettre, ça marche aussi très bien!
Car c'est un vrai plaisir de connaitre l'origine de vos commentaires!
Petit clin d'œil : c'est un Canadien d'Europcar, David Veilleux, qui remporte la première étape du Dauphiné !
Raph
Pour Isabelle :
les citations viennent du net
(via chantenay)
felix, alias le dingo fou, ....
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